Ce que l’engagement de BlackRock va changer

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Publié le 26 mars à 09:00, dansNouvelles

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Tout bon détenteur du titre CFA le sait : l’information peut faire la différence entre une stratégie d’investissement correcte et une stratégie d’investissement fructueuse. D’où l’importance de se tenir bien au fait de l’actualité, tout comme des dernières tendances dans le monde de la finance et dans le monde des affaires, car tout bouge si vite aujourd’hui!

On en voudra pour preuve ce qui constitue LA nouvelle des derniers jours dans le vaste monde des affaires et de l’investissement : le plus important fonds privé de la planète, la firme BlackRock annonçait à la mi-janvier, par la plume de son PDG Larry Fink, que les risques environnementaux et climatiques seraient dorénavant placés au cœur de ses décisions d’investissement. Et lorsque BlackRock indique la voie à suivre, les PDG des entreprises concernées suivent…

« […] La sensibilisation [aux changements climatiques] évolue rapidement, et je crois que nous sommes à la veille d’une refonte fondamentale de la finance », indiquait Larry Fink dans sa lettre aux dirigeants d’entreprises dans lesquelles BlackRock place les quelque 7,5 trillions USD d’actifs qu’elle gère partout sur le globe. Le poids de BlackRock dans le monde de la finance et de l’investissement suggère donc que des changements radicaux sont à prévoir dans les mois et dans les années à venir. À quoi peut-on s’attendre à cet égard?

Plus de transparence

S’il est question de changements climatiques, c’est aussi, et surtout, le concept de responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) qui vient d’être placé à l’avant-scène par Larry Fink et BlackRock. Et qui dit RSE dit obligatoirement transparence : « Les entreprises et les pays qui défendent la transparence et qui démontrent leur réceptivité aux parties prenantes […] attireront les investissements plus efficacement, y compris des capitaux de meilleure qualité et plus patients », a prévenu le dirigeant de BlackRock dans sa missive de janvier dernier. À ce titre, la firme s’est par ailleurs engagée à révéler de manière trimestrielle, et non plus annuelle, la teneur de ses votes lors d’assemblées annuelles des actionnaires et investisseurs, de même les sujets abordés avec les conseils d’administration des entreprises dans lesquelles BlackRock investit. C’est un pas de plus dans la bonne direction!

Moins passif, plus proactif

BlackRock signale également la fin des vœux pieux en matière de RSE pour les entreprises dans lesquelles elle place ses millions et ses milliards. La firme doublera à terme le nombre de ses fonds indiciels négociables en bourse (exchange traded fund, ou ETF) orientés vers la RSE pour atteindre le nombre de 150. Bref, le développement durable et la RSE constitueront les assises futures des produits financiers désormais offerts par BlackRock. Une tendance lourde, avez-vous dit?

Un prix à payer

La promesse verte de BlackRock aura toutefois un coût pour les investisseurs, puisque les frais de gestion des fonds à saveur de RSE sont généralement plus élevés que les fonds dits standards. C’est notamment le prix à payer pour les investigations et les audits supplémentaires à réaliser afin de s’assurer de la conformité des investissements aux principes de la RSE. Toutefois, on peut croire que la multiplication des fonds verts, à laquelle BlackRock contribue, génèrera éventuellement des économies d’échelle, ramenant les frais de gestion inhérents à ces portefeuilles à des niveaux concurrentiels.  

Reste à voir si les deux autres firmes qui composent ce qu’il est convenu d’appeler le Big Three de la finance, nommément Vanguard et State Street, pourront résister encore longtemps à l’énorme pression créée par BlackRock en faveur de la RSE. Quoi qu’il en soit, quand l’argent se place au service de la RSE, tous y gagnent!

 

Texte fourni par HEC Montréal