CAREER INTERVIEW WITH MAXIME AUCOIN, CFA, Vice-président principal, Portefeuille global, Caisse de dépôt et placement du QuébeC (available in french only)

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Published 09 January at 12:00AM, inCAREER INTERVIEWS

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Avec 15 années d’expérience professionnelle, M. Aucoin illustre bien la façon dont on peut atteindre un équilibre professionnel entre notre passion, notre travail et notre famille. Présentement vice-président principal, Portefeuille global à la Caisse de dépôt et placement du Québec, Maxime est responsable de la répartition de l’actif, de la recherche transversale ainsi que de garder une vue d’ensemble sur le portefeuille global de l’institution. Avant d’occuper ce poste, il a évolué au sein de l’équipe Stratégie, à titre de vice-président, dirigeant une équipe de consultants internes. Consultant chez McKinsey et Compagnie pendant six ans avant son arrivée à la Caisse, ce rôle fut sans aucun doute formateur et significatif dans son parcours professionnel. Soulignons enfin que Maxime a débuté sa carrière professionnelle comme analyste stratégie et développement d’affaires au Cirque du Soleil. Maxime détient un baccalauréat en administration des affaires de HEC Montréal et un MBA du Harvard Business School. Il est également titulaire de la désignation CFA. 

1. Quand avez-vous débuté votre carrière et quel a été votre premier emploi? Est-ce que c’était un poste visé? 

Pour moi, une carrière débute bien avant d'arriver sur le marché de travail professionnel. Chaque expérience que l’on vit façonne qui on est, et ce que nous allons accomplir. Je n'ai donc jamais eu de plan spécifique ou de poste visé. Je cherchais plutôt à vivre différentes expériences et découvrir ce qui me passionnait. Me créer en quelques sortes un « écosystème d'expériences ». Peu importe le travail que j'effectuais, j'avais toujours en tête, de manière implicite plutôt qu’explicite, des lignes directrices que je respectais : 

  • Approcher tous mes travaux en étant curieux et ouvert d’esprit 
  • Travailler avec des gens exceptionnels 
  • Évoluer dans une organisation dotée d’une culture forte, qui me ressemble. Dans mon cas, j’aime bien les "Work hard, play hard" 
  • Sentir que mon travail contribue à la mission de l'organisation 
  • Chercher une nouvelle expérience si je ne suis plus stimulé intellectuellement 

Enfin, je crois que l’essentiel n’est pas l'objectif en soi, mais plutôt le chemin qu’on emprunte pour y arriver. 

2. Avez-vous respecté votre plan de carrière ? Combien de fois avez-vous changé d’employeur ou de poste au sein du même employeur jusqu’à présent? Quelle était la raison principale du changement? 

Sans plan de carrière précis, je crois que tous mes emplois ont respecté les grandes lignes directrices déjà mentionnées. Une fois mon baccalauréat à HEC Montréal complété, j'ai travaillé au Cirque du Soleil en commençant dans le département de stratégie et développement d'affaires. Après un peu moins de 4 ans et 2 promotions en travaillant sur des projets intéressants, mon niveau d’apprentissage diminuait. J'ai donc décidé de joindre le milieu de la consultation, chez McKinsey et Compagnie, afin d'élargir mon éventail d’expériences. Après deux ans de consultation, j'ai décidé d'entreprendre un MBA à Harvard et de retourner chez McKinsey par la suite. Je voyais mes années chez McKinsey comme une continuité de mes années sur les bancs d’école tellement j’apprenais. Mais après un autre 4 ans, j’ai réalisé que je devais chercher un nouveau défi et c’est à ce moment que l’opportunité de me joindre à La Caisse s’est présenté. Je ne me voyais pas être un consultant de carrière, car je voulais avoir la possibilité de contribuer directement à la décision et implémenter une vision. Finalement, avec 4 jeunes enfants, je voulais être plus près de ma famille, car être consultant exige de nombreux déplacements. En 2012, j'ai donc joint mon présent employeur, la Caisse de dépôt et placement du Québec, comme vice-président, Stratégie. En 2015, je suis devenu vice-président principal, Portefeuille global. 

3. Décrivez-nous le poste que vous occupez actuellement. Avez-vous rencontré certains obstacles significatifs lors de votre cheminement de carrière? Qu’aimez-vous le plus de votre emploi? 

Par le passé, un de mes plus grands obstacles a été moi-même. Par exemple, en sortant de l’université, j'ai suivi le processus d'entrevues en consultation chez Deloitte, sans aucune réelle préparation. J'étais trop confiant et trop certain de mon coup. Naturellement, je n’ai pas eu d’offre. J'ai compris assez vite qu'à la base, on doit travailler fort pour réussir, rien ne vient facilement. Un autre exemple est de bien comprendre la différence entre les notions de « je peux » et « je veux ». À titre d’exemple, j'aurais pu rester chez McKinsey et avoir beaucoup de succès. Je pouvais, en travaillant fort. Mais était-ce vraiment ce que je voulais? C'est ici que j'ai découvert l'importance de bien se connaitre. 

Mon poste actuel est la source d’une grande stimulation intellectuelle. J'adore le défi journalier de faire la part des choses entre le bruit quotidien des événements mondiaux et les vrais facteurs qui auront un impact matériel sur le portefeuille de la Caisse. L'élément que je préfère de mon poste actuel est la possibilité de travailler avec des gens exceptionnels. 

4. Selon vous, quelles sont les compétences à posséder pour connaitre du succès dans votre domaine ? Quel rôle le CFA a-t-il joué au niveau de votre cheminement de carrière? 

Il faut non seulement être en mesure de faire la bonne analyse, mais également de bien la synthétisez, répondre au « so what? » et connaître ses collègues afin de les convaincre. Bref, savoir-faire + savoir-être. À mon avis, le titre de CFA est un titre qui aide à acquérir non seulement des compétences techniques, mais également de savoir-être, par la persévérance que ça prend pour y arriver. 

5. Comment percevez-vous les perspectives de carrière dans votre domaine? Quel conseil donneriez-vous à une personne qui amorce une carrière dans ce domaine? 

Je reviens sur mes concepts d’apprentissage et de savoir ce qu’on veut. Si on souhaite un encadrement très structuré, on peut viser des grandes institutions. Souvent, ces sociétés sont dotées d’un grand nombre de personnes expérimentées desquelles nous pouvons apprendre et ce sont souvent des organismes très organisés. La deuxième option est une expérience plus entrepreneuriale. Cet environnement est moins structuré et nous force à porter plusieurs chapeaux et travailler dans l’ambigüité. Dans les deux cas on apprend beaucoup. Tout revient à savoir ce qu’on veut. 

Montréal est relativement un petit marché au niveau de la finance si on le compare aux grands centres financiers dans le monde. Je recommanderais d'aller chercher l'expérience à l'international si c'est possible, même si c'est seulement pour 2 ou 3 années. Mais attention, il faut revenir!! On a besoin de talent et d’entrepreneur à Montréal! Avant, le CFA me semblait un élément différenciateur, mais maintenant, je dirais que c'est un minimum à avoir pour travailler dans l'industrie.